« Le train, c’est ma passion depuis l’enfance, depuis toujours », confie François Saussède, responsable du musée de l’association Acova. Elle compte une cinquantaine de bénévoles. Ensemble, ils ont redonné vie et entretiennent depuis 1975 le Chemin de fer touristique du Tarn (CFTT), une partie d’une ancienne ligne privée construite en 1895 pour les mégissiers de Graulhet et fermée en 1937. Et pour ces amoureux du rail, l’année 2025 est à marquer d’une pierre blanche : le viaduc de Salles, qui fête ses cent ans, rouvre au train après sept ans de travaux.
L’édifice, plus grand ouvrage d’art jamais construit en France pour une ligne très étroite, avait fermé en 2018 pour des raisons de sécurité. Les travaux ont pu être réalisés grâce à une subvention de l’État à hauteur de 460.000 euros et son inauguration officielle a eu lieu le 20 septembre dernier à Saint-Lieux-lès-Lavaur. Depuis cet été, le petit train peut de nouveau l’emprunter pour franchir la rivière Agout.
« Cinquante ans qu’on y est et ce n’est pas encore fini ! »
La balade dure un peu moins d’une heure. Le départ s’effectue à Saint-Lieux-lès-Lavaur, « l’authentique petite gare des Tramways à Vapeur du Tarn ». Le train, remorqué par une locomotive à vapeur, passe devant le musée du Chemin de fer industriel et longe le chemin vicinal, avant de traverser l’Agout sur le viaduc pour arriver à Giroussens, le village des potiers. L’escapade se poursuit dans la plaine puis dans le bois de la Garrigole jusqu’à la Halte des Martels à Giroussens. Une fois la locomotive remise en tête de train, celui-ci retourne à la gare de Saint-Lieux.
Le parcours s’étend aujourd’hui sur trois kilomètres mais l’objectif est d’atteindre le terminus de la concession initiale, situé environ un kilomètre plus loin, au lieu-dit La Masquière. « Nous avons déjà posé 600 mètres de rails, il nous reste encore 300 mètres à construire », précise François Saussède. « Voilà cinquante ans qu’on y est et on n’a toujours pas fini », sourit-il.
Car ce sont bien les bénévoles qui ont rebâti toute la ligne de leurs mains. Un travail de longue haleine. « Chaque hiver, on repart en chantier pour entretenir les voies, il y a toujours quelque chose à faire, changer les traverses, les rails... C’est onéreux et ça prend beaucoup de temps : on ne serait pas contre un coup de pouce financier ou des bras en plus ! », ajoute François Saussède. Avis aux futurs sponsors et bénévoles, l’association est d’intérêt général et les dons déductibles fiscalement.
Derniers jours pour profiter du voyage
Les collectivités locales subventionnent les gros travaux, « par exemple la rénovation du musée et aussi la construction d’un quai provisoire pendant les travaux du pont », détaille le responsable. « C’est déjà super et on les remercie. Mais pour l’entretien, on ne peut compter que sur nos propres rentrées d’argent : les billets de train et visites du musée », explique-t-il. Au sein du musée, les visiteurs peuvent découvrir l’histoire des Tramways à Vapeur du Tarn et du chemin de fer industriel au travers de 27 locotracteurs et locomotives à vapeur et d’une cinquantaine de wagons, un trésor préservé par l’association.
La saison du petit train s’achèvera le 26 octobre. Il reprendra du service au printemps prochain. Quant au viaduc, il n’a pas complètement terminé sa réhabilitation : une deuxième phase de travaux est prévue en fin d’année pour terminer l’étanchéité et la mise en sécurité des voies afin de permettre l’accès aux vélos et piétons. Les véhicules routiers en revanche, y seront toujours interdits.
Marie-Dominique Lacour
Crédit photos : Acova-CFTT
Informations pratiques : la balade en train et le musée sont accessibles tous les dimanches jusqu’au 26 octobre. Départs du train : 14 heures, 15h15 et 16h30. Le musée est ouvert de 14 heures à 18h15.
