Il suffit d’entendre Gilles Berthoumieux parler de la vanille, de sa culture, de ses qualités, pour comprendre combien l’homme est un passionné. Il est capable de vous emporter au coeur de l’archipel des Comores et de l’Océan indien par la seule force du verbe.
Là est sans doute l’une des clés de la réussite de sa société, Sirius, spécialiste de la cosmétique biologique basée à Cambounet sur le Sor dans le Tarn. Une passion entre autres des voyages née sans doute dans son enfance alors que son père géologue emmenait sa famille aux quatre coins de la planète. Une passion vécue, une fois son diplôme d’ingénieur agronome en poche, en partant faire un tour du monde avant de décrocher son premier job dans la production de plantes à parfum aux Comores, en 1985.
De la vanille de Madagascar à la lavande tarnaise
Sirius, il l’a créée à Paris en 1997 avant de prendre la décision de rapatrier l’entreprise chez lui, dans ce petit village en pleine campagne tarnaise. Depuis la ferme familiale sont aujourd’hui produits et distribués à travers le monde huiles essentielles et autres produits cosmétiques ou aromatiques, Sirius employant une vingtaine de personnes et de nombreux sous-traitants locaux, pour un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros (4.1 en 2008). Avec pour clients des enseignes comme Nature et découverte ou Truffaut pour ne citer que les plus connus, Gilles Berthoumieux s’est décidé à franchir un nouveau cap en lançant sa propre marque : La Serre.
A base de produits midi-pyrénéens, Sirius a entre autres créé une gamme spécifique d’huiles pour les ongles qui a été lancée au Japon en février dernier. « Nous vendions de la vanille, des huiles essentielles, de la cosmétique pour les autres, la suite logique était de le faire pour nous » explique aujourd’hui le chef d’entreprise.
Pour cela, et pour accompagner une croissance continue d’activité nécessitant d’importants investissements, Sirius a sollicité en 2009 le Fonds National de Revitalisation des Territoires (FNTR) par l’intermédiaire de la CCI du Tarn. Un territoire sur lequel il vient d’ailleurs de planter deux hectares de lavande, juste à côté de ses locaux : « En la produisant ici, en culture biologique, elle l’est vraiment. On n’a pas besoin d’aller la chercher ailleurs » souligne-t-il. Entre vanille de Madagascar et lavande du Tarn, l’étoile de Sirius se pare d’odeurs du monde et d’un seul parfum : celui de la réussite.
H.C.