
S’il a commencé en 2006, à Saint-Sulpice, à 24 ans, « juste avec une grue, un module bureau et un C15 », Jean-Jacques Alibert, a trés vite su tirer son Eurl Janot Levage, vers le haut. Aujourd’hui, le trentenaire finalise le bâtiment industriel de 500m², qu’il a auto-construit avec son beau-père, sur un terrain de 3. 000m². Car s’il s’est fait tout seul, il faut dire qu’il est tombé dans la marmite à la naissance.
« Janot », fils et petit-fils des grutiers Alibert
Petit-fils de Jean Alibert, fondateur des grues Alibert au Séquestre, en 1960, c’est à l’âge de sept ans qu’il manipule sa première grue. En témoigne une photo de famille encadrée dans son bureau. Un des fleurons de l’économie du Tarn, la maison Alibert employait, alors, jusqu’à 80 personnes sur Albi. Reprise par Jacques Alibert, le fils, jusqu’en 1998, elle fût peu à peu cédée à un groupe gersois.

Entre temps le petit « Janot » Alibert, ainsi surnommé par son aïeul, passe son bac +3 en mécanique, automatisme industriel, fait ses armes employé à Toulouse, notamment dans la sarl Michel de L’Union, chez ceux qui sont devenu désormais, ses confrères. L’histoire ne se répète donc pas seulement, mais bégaïe, une décennie plus tard. « C’est un rêve de gosse…J’ai toujours aimé jouer avec ces engins qui demandent habileté, précision du geste, gestion de tous les paramètres au millimètre près », confie t-il. Et dextérité, il maîtrise à tous les niveaux. Il est devenu, entre autre, l’as des as des piscines volantes, qu’il promène par-dessus les toits des maisons encastrées à Toulouse. De même qu’il a porté un gros bateau dans le jardin de son propriétaire à Briatexte ; Ou encore déposé les éléments d’ossatures bois pour la fabrication de la dernière crèche montée par Escaffre production.
Un métier à hauts risques
Ainsi au gré des besoins du client, il soulève délicatement : un énorme silo à grain pour une coopérative, une cuve pour un site Sévéso, un touret de 20 tonnes, une foreuse de 45 tonnes, de gros bidons d’oxygène de 3m par 10 m de haut dans les hôpitaux de Toulouse, un pylone de 30 mètres. Et même une locomotive. Autant de chantier qu’il lui faut la plupart du temps réaliser la nuit.
L’analyse de tous les paramètres de sécurité pour une précision maximale c’est, justement, le dada de Jean-Jacques Alibert. Une passion « héréditaire » qui amène le Petit Janot à réaliser ses rêves d’enfant en jouant avec des mécano hors normes : « Cette activité est très diversifiée. Il faut toujours se remettre en question et casser sans cesse la routine pour assurer la sécurité. Très technique la manutention se fait dans des endroits très difficiles d’accès et demande une vigilance de tous les instants. Il faut tenir compte de la météo, du terrain, des abords », jubile t-il. Aurore Sudre, sa compagne, qui lui donne un coup de main au bureau confirme : « Plus le chantier est compliqué, plus il est content ». Professeur de Physique-Chimie, la jeune femme admire : « C’est un métier à haut risque. Il se met en auto-contrôle permanent ».
Avec ses deux grues mobiles Terex PPH, de 60 tonnes, pouvant atteindre les 55 mètres de haut (dont il est très fier) et un autre grutier employé, il est appelé nuit et jour, souvent en urgence sur des chantiers à chaque fois différents. Si elle a stabilisé son chiffre d’affaires à 225. 000 euros, après une baisse due à la crise, l’Eurl Janot levage espère bien investir dans une troisième grue et donc créer un troisième poste de grutier.
Anne-Marie Bourguignon
1 Message