
C’est un nouveau concept de jardineries de proximité que s’apprête à lancer Patrick Lafforgue. À 53 ans, l’entrepreneur toulousain vient de structurer son groupe autour d’une holding, HPL, dont sa société Pacfa devient filiale et dont dépendra cette prochaine activité de jardineries.
« Je viens de racheter La Serre de Valérie à Castres. Je compte développer un concept de jardineries de proximité, n’excédant pas les 4.000m² de surface de vente, sous la marque Terre et Objets. Affiliée à la centrale d’achat Pollen, cette première jardinerie castraise est appelée à essaimer en France », détaille Patrick Lafforgue.
400ème entreprise de Midi-Pyrénées
Cet entrepreneur n’aime pas trop parler de lui. Dommage pour un homme au parcours détonnant, tour à tour mécène, GO au Club Med, animateur radio et fondateur du groupe immobilier Pacfa, au chiffre d’affaires prévisionnel 2012 de 16,5 millions d’euros, le classant ainsi 400e des 1.500 premières entreprises du Top Eco de Midi-Pyrénées. Une constante dans sa carrière cependant : son attachement à Toulouse. Enfance dans le quartier Saint-Cyprien, adolescence à Tournefeuille puis les années lycée au Polyvalent du Mirail. Il se destine alors à une carrière d’artiste peintre. Direction l’École des beaux-arts de Toulouse qu’il quitte rapidement pour devenir GO au Club Med. Le meilleur apprentissage de l’animation sans doute.
Une expérience de deux années avant de se lancer dans les radios libres où il devient animateur de TSF102, racheté par NRJ qui rassemble alors les équipes à Paris. Pas question pour lui de poursuivre dans la capitale. Ses nuits, il les passe au Bikini comme DJ. On n’est pas sérieux quand on a « 27 » ans, pour paraphraser Arthur Rimbaud. Pourtant, à l’approche de ses 29 ans, il reprend ses études à l’Institut de promotion commerciale (IPC) de Toulouse. Il ne se voyait pas DJ à 50 ans.
Construire autour de l’immobilier
Son diplôme d’école de commerce en poche, il effectue son stage de fin d’études chez Fonta, constructeur d’immobilier d’entreprises et de bureaux. Patrick Lafforgue finira au poste de directeur de développement juste avant la crise de l’immobilier de bureau en 1992. Il quitte alors Fonta pour rejoindre EI, une major du BTP. Il y apprend le génie civil, l’acte de construction. Un atout majeur lorsqu’il s’agit de négocier avec les différents corps d’état intervenant sur un chantier. Sept ans plus tard, la tentation de Paris réapparaît alors qu’il occupe le poste de directeur commercial d’EI pour Toulouse Sud. Comment évoluer sans quitter Toulouse ?
Patrick Lafforgue décide de valoriser son expérience dans la Ville rose en créant Pacfa en 2001, historiquement constructeur d’immobilier d’entreprise et de bureau. Un secteur qui, selon l’Observatoire toulousain de l’immobilier d’entreprise (Otie), affiche au troisième trimestre 2012 une baisse de 26%. « Heureusement, nous avons su nous diversifier à temps comme aménageur lotisseur ou comme spécialiste des bâtiments industriels de haute technologie, de complexes commerciaux telle la ZAC du Perget à Colomiers, ou d’hôtels. Nous avons aussi créé une foncière qui possède près de 20 millions d’euros de patrimoine générant des loyers annuels de l’ordre de 1,5 million d’euros », explique le dirigeant.
Pour l’heure, l’entrepreneur en série s’adonne à sa passion, l’art contemporain. Il n’oublie pas son passage aux beaux-arts et souhaite rapprocher le monde de l’entreprise de celui des créateurs. Mécène de l’exposition « Matières Grises » au MIN de Toulouse, il devrait prochainement créer sa fondation d’entreprise, Pacfa For Art.
Isabelle Meijers
Sur la photo : Patrick Lafforgue, patron fondateur du groupe d’immobilier d’entreprise Pacfa. Crédits : Hélène Ressayres - Touléco